Apnée du Sommeil

L’apnée du sommeil est un problème de santé publique. Sans une bonne qualité de sommeil, vous ne pouvez pas être efficace et le manque répété de sommeil peut avoir des conséquences néfastes : prise de poids, diabète, maladies cardiovasculaires, infections virales, dépression, mal de tête, baisse de motivation, difficultés d’apprentissage, décrochage scolaire, soucis professionnels, sans oublier la somnolence au volant (1ère cause d’accident sur la route).

SYMPTÔMES

Le SAS (syndrome d’apnées du sommeil) est caractérisé par un nombre excessif d’arrêts (apnées) ou de diminutions (hypopnées) de la respiration au cours du sommeil, pendant plus de 10 secondes et se répétant plus de 10 fois par heure de sommeil, s’associant à une hypersomnolence diurne (périodes de grande fatigue voire d’endormissement anormalement fréquentes durant la journée).

Les principaux facteurs de risque sont : les hommes, l’obésité, un âge compris entre 40 et 65ans, être une femme après la ménopause. Il est aggravé par la prise d’alcool, de somnifères, d’excitants comme la caféine, par les excès alimentaires et une mauvaise hygiène de vie.

Voici les symptômes évocateurs d’un éventuel SAS :

  • Les ronflements importants et irréguliers
  • Les pauses ou arrêts respiratoires constatés par le conjoint
  • Apnées ou respiration irrégulière pendant le sommeil (suffocation, longue pause, manque d’air)
  • Perte de concentration, troubles de la mémoire et irritabilité
  • Céphalées matinales
  • Troubles sexuels
  • La somnolence
  • L’impression d’avoir mal dormi

L’échelle de somnolence d’Epworth permet aux Médecins d’identifier la nécessité d’une étude du sommeil nocturne :

Si votre total est supérieur à 10, consultez votre médecin en lui présentant ce résultat.

LE DIAGNOSTIC

Pour connaître l’état dans lequel se trouve un dormeur, les méthodes d’exploration sont nombreuses. Dans les centres du sommeil, l’examen de base est la polysomnograhie (examen indolore réalisé au cours d’une nuit de sommeil):

Cet examen regroupe l’enregistrement de plusieurs variables :

  • L’activité électrique du cerveau : l’électro-encéphalographie (EEG)
  • L’activité des muscles de la face et du menton, parfois des muscles des jambes : l’électromyogramme (EMG)
  • L’activité des globes oculaires : l’électro-oculogramme (EOG)
  • D’autres paramètres, comme l’activité électrique du cœur (électrocardiograhie), la polygraphie respiratoire (mesure du débit respiratoire, des ronflements, des mouvements du thorax et de l’abdomen, de la saturation du sang en oxygène = oxymétrie), la température corporelle, l’actimétrie (mesure de l’activité d’une personne).

Le deuxième moyen de diagnostic est la polygraphie qui peut être réalisée en clinique ou à domicile (il y a moins de capteurs et il n’y a pas d’électroencéphalogramme) mais cette méthode ne permet pas de déceler d’autre pathologie du sommeil comme la narcolepsie par exemple.

Suite à ces examens, différentes anomalies peuvent être détectées :

  • Les apnées
  • Les hypopnées
  • Les ronflements
  • Les désaturations en oxygène (baisse du taux d’oxygène)
  • Les micro-éveils (polysomnographie)

LE TRAITEMENT


La réussite de ce traitement repose tout d’abord sur des règles hygiéno-diététiques incontournables :

  • un régime afin de réduire la charge pondérale
  • la diminution voir l’arrêt de la consommation d’alcool, d’excitants et de somnifères
  • Se coucher à heure fixe et pas trop tard

Le traitement principal et le plus efficace du syndrome d’apnées du sommeil consiste à l’utilisation d’un appareil d’assistance respiratoire nocturne (PPC ou CPAP) qui est en location et mis en place par une société de prestation médicale. Cet appareil est souvent pris en charge par la sécurité sociale et la mutuelle (selon certains critères).

Cette prise en charge est assurée pour des patients présentant une somnolence diurne et au moins trois des symptômes suivants : ronflements, vigilance réduite, céphalées matinales, troubles de la libido, hypertension artérielle, nycturie. Ces symptômes doivent être associés à un IAH (Indice d’Apnées Hypopnées) supérieur ou égal à 30 par heure ou si cet indice est inférieur à 30, il faut au moins 10 microéveils par heure de sommeil.

Ce traitement, s’il est bien toléré et que le patient l’utilise quotidiennement permet d’avoir un sommeil de meilleure qualité, d’avoir une meilleure qualité de vie et peut également être accompagné d’une réduction de la pression artérielle et donc de la disparition des symptômes liés au SAS. Mais le traitement ne permet pas de guérir définitivement l’apnée du sommeil, si le traitement est stoppé les symptômes réapparaissent.

La réussite du traitement repose aussi par l’acceptation de l’appareil par le patient et sa famille mais aussi par l’éducation et l’apprentissage de l’appareillage d’où le rôle de la société de prestation médicale.

Cette société sera là pour l’installation du matériel au domicile :

  • mise en place de l’appareil,
  • essai, mise en place et ajustement du masque le mieux adapté à la morphologie du patient
  • mise en place d’un humidificateur si nécessaire (en cas de sécheresse ou de congestion nasale, de respiration par la bouche ou de gorge sèche).

Mais aussi pour vous informer et vous expliquer le fonctionnement de l’appareillage et effectuer le suivi du traitement (des comptes-rendus sont envoyés au Médecin prescripteur afin qu’il puisse suivre l’évolution du traitement et y apporter des modifications si nécessaire).

Il est toutefois nécessaire de revoir votre Médecin Prescripteur une fois par an afin qu’il juge de l’efficacité du traitement et qu’il remplisse la Demande d’Entente Préalable (DEP) pour la sécurité sociale.

L’adaptation à l’appareil est parfois immédiate avec un endormissement facile et une nuit complète sans éveil intempestif mais peut prendre, selon les patients, quelques jours ou parfois quelques semaines, il ne faut pas se décourager.

Reconnaître un trouble du sommeil peut épargner des années d’inconfort et de souffrance inutile et prévenir l’installation de conséquences graves pour la santé, c’est pourquoi il ne faut pas hésiter à consulter en cas de doute sur votre état.